Le nouveau site de la Fédération du Haut-Rhin du Parti Communiste Français
Le rédacteur du Blog-Drouot a interrogé Aline Parmentier, secrétaire départementale du PCF 68, sur le sens du vote NON à la Collectivité Unique d’Alsace.
BD. Le 7 avril aura lieu un referendum sur la fusion du Conseil Régional et des Conseils Généraux des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Le PCF/Front de Gauche s’oppose à ce projet des collectivités pourquoi?
AP : En effet si ce débat peut sembler loin des préoccupations de la population, ce projet les concerne. Il est dangereux pour les conditions de vie et de travail, pour l’avenir de notre région ! Il remet en cause l’unité de la République ainsi que la démocratie locale.
Le Parti Communiste Français avec le Font de Gauche, appelle la population d’Alsace à refuser de donner un chèque en blanc pour un projet opaque, qui s’est construit sans les citoyens et les citoyennes.
Avant toute réforme il faudrait se poser la question suivante : Pour qui et pour quoi faire ?
Qui peut croire qu’une réforme de cette importance, avec de tels enjeux, peut se faire dans la précipitation, sans débat public à la hauteur, sans y avoir associé la population, les salariés, notamment les agents territoriaux et les agents de la fonction publique ?
Les promoteurs de ce projet disent vouloir réduire le nombre d’élus, simplifier, faire des économies...
En réalité, leur objectif est :
- De réduire les coûts sur le dos des emplois publics et les services publics de proximité. Pour ouvrir le champ de l’intervention locale au privé.
- De casser l’organisation territoriale actuelle «Commune, département, région, Etat/Nation», pour un autre schéma qui mettrait les communes et les départements sous tutelle de la région. Avec le risque de voir se développer des baronnies locales sur les «territoires de vie» que prévoit le projet.
- La flexibilité du travail accrue est en ligne de mire. La région pourrait se doter d’une compétence supplémentaire pour passer des accords transfrontaliers, les droits sociaux garantis aujourd’hui par l’Etat seraient tirés vers le bas, alignés sur le droit du travail suisse et allemand.
En réalité, leur objectif est d’adapter la région à la politique d’austérité, à la politique que les marchés financiers et les dirigeants européens actuels veulent imposer aux Etats et aux populations.
BD. Vous avez organisé une véritable campagne pour alerter les habitants d’Alsace sur les conséquences d’un tel projet de fusion des trois collectivités peut-on craindre une régression dans le service aux habitants.
AP: Mr Richert a annoncé lui-même en novembre 2011 qu’avec la fusion des trois échelons, le Conseil Unique d’Alsace ne comptera pas plus d’agents que la communauté urbaine de Strasbourg qui sont au nombre de 9 000. Or, aujourd’hui ce chiffre est de plus de 12 000 postes. Les emplois publics sont donc menacés. Cette fusion aboutirait à moins de services publics de proximité et l’ouverture du champ d’intervention locale, au privé.
La population sait d’expérience que lorsqu’il y a fusion, leurs besoins sont moins bien satisfaits. Je prends pour exemple : les fusions des Assedic et de l’ANPE, n’ont pas permis un meilleur service aux citoyens, au contraire !
BD. Le NON à la collectivité unique a quel sens?
AP : Avec le PCF/FG, je défends un NON de gauche pour répondre aux besoins humains, sociaux, écologiques d’aujourd’hui.
Il faut une réforme pour un renouveau démocratique en Alsace, en France, dans une République unie et solidaire :
- Pour plus de démocratie et de solidarité entre les hommes et les territoires
- Pour des coopérations, au service de la population et de l’emploi
- Avec des moyens financiers pour agir.
Pour nous l’Alsace n’est pas une entreprise à gérer, avec des services publics à réduire ! C’est avant tout un lieu de vie des citoyens.
BD. Mercredi 3 avril à 19h30 au Parc des Exposition de Mulhouse vous organisez un grand meeting pour le «NON» avec des dirigeants nationaux, Pierre LAURENT Secrétaire National du PCF et Jean-Luc MELENCHON Co-président du Parti de Gauche. Quel sera l’objectif de cette rencontre ?
AP : Si le scrutin du 7 avril est local, l’enjeu est national. Ce meeting va porter la campagne à ce niveau. Il va être le point fort de notre campagne dans la dernière ligne droite avant le vote, dans une campagne dominée par la droite et les Ouiouistes qui détiennent tous les moyens de communications et les financements qui vont avec. Car dans la campagne officielle, ni le PCF, ni le Front de Gauche auront droit de citer. Ce sera aussi un grand moment qui donnera à voir un Front uni, syndical et politique contre ce projet pour, ensemble, faire mentir les sondages.