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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 20:47

Comme le chante si bien Jean Ferrat, «Le poète a toujours raison, qui voit plus haut que l’horizon,…». Autrement dit, qu’est-ce qu’on aimerait que la campagne qui s’achève ait pu libérer chez plein de gens de nouveaux champs de possibles.

A commencer par rejeter le caractère plébiscitaire de cette élection inscrite sur la ligne de force césarienne. En véritable démocratie, il ne saurait y avoir deux sources de légitimité concurrentes de la représentation nationale et populaire. Or, en France, pour des raisons historiques et par le jeu naturel des pouvoirs, la légitimité d’un président élu au suffrage universel l’emportera toujours sur celle que partagent plusieurs centaines de parlementaires élus localement au scrutin majoritaire. Il faut donc choisir : le Parlement ou le président.

Comment soutenir qu’est conforme à la ligne de force traditionnelle des Lumières, cette délégation massive de souveraineté que représente l’élection du président de la République au suffrage universel?

La supériorité institutionnelle du président élu en fait le guide de la Nation et dérive fatalement vers un pouvoir autocratique sur la base des pouvoirs considérables qui lui sont conférés par la Constitution, notamment en situation de crise. Au surplus, la situation actuelle montre avec quelle désinvolture le président use de la Constitution pour s’arroger des prérogatives qui ne sont pas les siennes.

Dans ces conditions, la conquête du pouvoir devient le principal objectif des formations politiques et non le service de l’intérêt général, à fortiori la transformation sociale. Dès lors, les partis politiques se transforment en machines électorales, le cas échéant subdivisées en «écuries» présidentielles, la communication prend le pas sur le débat et la réflexion, la politique devient spectacle, la bataille s’engage sur des critères de rassemblement superficiels et se gagne au centre.

Enfin, cette élection confine ainsi au déni de démocratie et soumet le citoyen à la fatalité des contraintes extérieures, au conformisme opportuniste, à la pensée unique, à la résignation et à l’abaissement.

L’argument selon lequel il faudrait tenir compte de l’idée que l’on se fait de la prétendue adhésion définitive du peuple français à l’élection du président de la République au suffrage universel n’est que l’expression d’une résignation politique, indigne de notre histoire. Ce serait oublier que la démocratie ne nous est pas tombée du ciel, mais qu’elle est bien une création continue.

Auguste Bechler

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commentaires

L
J'ai déjà écrit mon accord avec Auguste sur cette question le 1er février 2012. Inutile d'en rajouter, mais le déroulement actuel de la présente campagne des présidentielles confirme pleinement<br /> notre point de vue commun.<br /> Yves Lourdel
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