Les plans d’austérité successifs imposés par l’Union européenne et le FMI ont plongé la Grèce dans la crise. Et voilà que les mêmes décideurs leur imposent une baisse drastique des salaires, une hausse hallucinante de la TVA, des coupes dans les pensions de retraite, la suppression de 15000 emplois publics, la diminution de la sécurité sociale et de nouvelles privatisations. Les travailleurs et citoyens grecs, victimes des dogmes européens sont arrivés à la limite de ce qu’ils peuvent accepter en termes de restrictions. C’est bien la preuve qu’en se soumettant toujours davantage au diktat des marchés financiers, avec la bénédiction des agences de notation, on ne traite pas le malade, on le tue. Rien d’étonnant alors que le peuple grec entre en résistance. Et le premier ministre Lucas Papademos est mal placé pour lui donner des leçons de démocratie. Lui, technocrate de la Banque centrale européenne, qui a été nommé à la suite d’un coup de force d’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy dans les coulisses du G20 de Cannes, n’a précisément aucune légitimité démocratique. A ce propos, dans le contexte d’une mise en place de la récession dans la zone euro, soyons attentifs à ce message d’un observateur d’Athènes lorsqu’il dit : «La Grèce est le laboratoire où l’on teste la résistance des peuples. Après nous ce sera le tour des autres pays d’Europe».
On ne peut pas accepter que la souveraineté de la Grèce soit niée et qu’elle soit soumise à la «discipline budgétaire» et à «la surveillance» tandis que les marchés financiers et les banques la spolient avec des taux d’intérêt usuraires. En solidarité avec le peuple grec et unis à tous les autres peuples d’Europe, exigeons que la Banque centrale européenne prenne en charge la dette grecque et avance à ce pays directement les 130 milliards dont il a besoin, au même taux qu’elle le fait pour les banques privées, c'est-à-dire à 1%. Ne pas le faire serait un crime !
Auguste BECHLER