Le vendredi 16 septembre dernier, à l’initiative du collectif « Sauvons l’Hôtel Weber » constitué de citoyens et soutenu par la Société Engelmann, le Cercle Républicain 68, Europe Ecologie-les Verts et le Parti Communiste Français section de Mulhouse, s’est tenue une réunion publique sur le thème de la sauvegarde du patrimoine industriel mulhousien.
Plus d’une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel du collectif, et sont venues écouter les interventions de Jacques Ballouey, Philippe Jehin et Pierre Fluck. A l’issue de ces interventions, de nombreux participants ont souhaité prendre la parole et exprimer leurs craintes quant au sort réservé au patrimoine industriel mulhousien.
Pierre Fluck. Photo CL.
A cette occasion, la section mulhousienne du PCF a réaffirmé son soutien au Collectif « Sauvons l’Hôtel Weber » et au combat que celui-ci a entrepris de mener contre les démolisseurs :
"Les militants de la section de Mulhouse du Parti Communiste Français ont à cœur de s'associer activement au combat qui nous réunit aujourd'hui, à savoir le sauvetage de l’hôtel Weber, et plus largement la sauvegarde du patrimoine industriel de Mulhouse et de sa région. Ce combat n’est pas un combat d’arrière-garde, ça n’est pas un combat passéiste ni nostalgique, bien au contraire !
Nous parlons ici du présent, et de l’avenir de notre ville et de ses habitants. Nous parlons ici de politique de la ville : le logement, l’emploi, l’environnement et la qualité du cadre de vie, sont quelques uns des nombreux aspects de notre vie quotidienne qui sont touchés par les décisions de démolition, telles que celle qui menace l’hôtel Weber, et celle qui a déjà ravagé une partie du site de DMC. Au PCF, nous pensons que ces décisions de destruction de friches industrielles et de bâtiments historiques jugés « encombrants » sont prises en dépit du bon sens. Qu’elles sont trop souvent prises uniquement en fonction d’ambitions économiques illusoires. Que ces décisions répondent aux appétits des promoteurs immobiliers et autres spéculateurs, sans se soucier de consulter les habitants des quartiers concernés. Qu’elles ignorent enfin les solutions de préservation d’un patrimoine qui, s’il était judicieusement mis en valeur, représenterait un véritable atout pour l’économie et le développement de notre ville et de notre région. Les experts et les universitaires présents ce soir en parleront bien mieux que nous.
Pour conclure, rappelons que nous parlons également de mémoire et, osons le « gros mot », de culture : celle d’une ville à l’architecture et à l’histoire marquées par sa forte tradition ouvrière, une ville riche des valeurs héritées de son passé industriel : le travail, le collectif, la solidarité, l’action citoyenne. Chaque coup de pelleteuse dans notre patrimoine est une tentative de plus pour annihiler ces valeurs. Résistons et ripostons !"
Le dimanche 18 septembre, toujours à l’initiative du Collectif « Weber », Mme Marie-Claire Vitoux, historienne et universitaire, a tenu, en présence d’une cinquantaine de personnes, une passionnante conférence en plein air à l’entrée du site de DMC en cours de démolition.
Visite et conférence sur le site de DMC, dimanche 18 septembre. Photo CL.
Marie-Claire Vitoux. Photo CL.
La filature, un bâtiment bientôt « classé » ? Dimanche 18 septembre. Photo CL.
Jeudi 22 septembre, en fin d’après-midi, nous apprenions qu’un nouvel incendie s’était déclaré sur le site de DMC.
Incendie sur le site de Superba. Jeudi 22 septembre. Photo AG.
Tous les membres du collectif Weber ont tenu à réagir, et ces réactions ont été publiées dans la presse locale (L’Alsace et les DNA) dès dimanche 25 septembre. Vous pouvez lire ici le communiqué du PCF Mulhouse :
"Moins d’une semaine après les Journées du Patrimoine et les deux manifestations organisées par le collectif «Sauvons l’Hôtel Weber» - dont la visite, dimanche, du site de DMC - un nouvel incendie s’est déclaré jeudi soir sur la friche industrielle de Superba. Cette fois, l’incendie a touché le bâtiment de la filature, contre lequel étaient entassés de nombreux débris de bois issus de la démolition du bloc vapeur. Lors de la visite du site dimanche dernier, nous avions pu constater que les gravats, au lieu d’être rassemblés en tas à bonne distance de la filature, avaient été amassés le long des murs déjà fragilisés de ce bâtiment qui devait être «prochainement classé» (l’Alsace du 23 septembre 2011).
Nous nous interrogeons sur plusieurs points. Pourquoi ces débris de bois ont-ils été déposés à même la façade de la filature ? Pourquoi n’a-t-on pas pris plus de précautions si ce bâtiment devait être «prochainement classé», et donc «préservé» ? Peut-on vraiment croire à une coïncidence ? Nous sommes en droit de nous poser ces questions, à l’heure où l’appétit insatiable des démolisseurs et autres spéculateurs immobiliers dévore des parts importantes du patrimoine industriel mulhousien."