En résonnance avec les accélérations de l’histoire qui travaillent le Proche et le Moyen Orient, on aimerait que les commémorations du 11 septembre 2001 soient l’occasion d’une grande ambition politique. On rêverait, entre autres, qu’avec les mouvements arabes d’émancipation, intervienne enfin la reconnaissance par l’ONU de la Palestine comme Etat aux frontières claires et indiscutables, celles de 1967, avec pour capitale Jérusalem-Est. Cette perspective constitue une issue effective pour sortir des fausses négociations d’hier et leur blocage total d’aujourd’hui et mettre un terme à des décennies de souffrances et d’humiliations des palestiniens confinés dans des enclaves, et privés de l’expression de leur entité politique souveraine.
C’est dans ce sens que l’Autorité palestinienne déposera le 20 septembre la demande d’une reconnaissance officielle de l’Etat palestinien.
Déjà plus de 120 pays d’Afrique, du Moyen Orient, d’Asie et d’Amérique latine ont approuvé cette initiative.
Malheureusement, le gouvernement de droite d’Israël et les Etats-Unis y sont férocement opposés. La France et d’autres pays clés de l’Union européenne sont encore indécis. Or, comme l’ont fait observer, début 2011, plusieurs anciens dirigeants européens à l’adresse du président du Conseil européen, «Partout, nous voyons croître les attentes de ceux qui souhaitent que l’Europe soit à la hauteur de ses engagements et s’active pour partager avec d’autres membres de la communauté internationale la responsabilité de travailler en faveur de la justice et la paix en ce moment décisif.»
Il ne devrait échapper à personne qu’un veto des USA constituerait un encouragement à Israël de poursuivre l’escalade de ses politiques de colonisation et de violations du droit international. Sur cette question cruciale, l’Association Internationale des Juristes Démocrates (AIJD), tient à rappeler que l’article 24.2 de la Charte des Nations Unies «précise que les membres permanents du Conseil de sécurité ont pour devoir de préserver et promouvoir les principes de la Charte contre une majorité qui pourrait violer ces principes et cette légalité, et que la candidature de la Palestine est conforme à l’article 4 de la Charte et la reconnaissance d’un Etat palestinien conforme au principe du droit des peuples à l’autodétermination. L’utilisation du veto dans ce contexte serait contraire aux principes de la Charte donc illégal.»
Les peuples du monde ont tout intérêt à soutenir cette initiative diplomatique audacieuse, légitime et non violente de l’Autorité palestinienne.
Auguste BECHLER