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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 21:00

Dans son interview, dans le journal l’Alsace de ce lundi 11 mars, le président François Hollande laisse entendre que «Nous serions sur le bon chemin».

A l’heure où l’austérité est prônée comme horizon indépassable, où précarité et flexibilité se conjuguent pour rendre les conditions de travail des salarié-es de plus en plus difficiles, et où il est demandé aux retraité-es de faire ceinture, j’ai envie de lui répondre et avec moi des milliers de citoyennes et citoyens, «Non, Monsieur le président, ce n’est pas le bon chemin !»

Je ne m’en tiendrai qu’à l'exemple de taxer plus fortement le diesel. C’est avant tout une nouvelle saignée fiscale sur les propriétaires captifs d’un véhicule diesel. Seront touchés des millions de salarié-es, de chômeurs qui n’ont que leur voiture pour se rendre à leur travail ou chercher un emploi.

Comme d’habitude les camions sont épargnés. Cette mesure ne réduira en rien la production de particules fines avec ses conséquences sur la santé publique, ce qui est pourtant dénoncé depuis longtemps. L’objectif de la taxation du diesel est donc de faire rentrer uniquement de l’argent dans les caisses de l’Etat sans pour autant résoudre les problèmes sanitaires. La nouvelle prime à la casse du ministre de la reconversion industrielle pourrait à première vue apparaître comme plus séduisante afin de faciliter l’achat d’un nouveau véhicule moins polluant. Pour autant la faiblesse du pouvoir d’achat et les politiques d’austérité constituent des obstacles majeurs.

Et si on inversait la donne. Je ne connais pas de salarié-es de Peugeot Mulhouse qui seraient opposé-es à ce que la filière industrielle de l’automobile coopère afin de mettre sur le marché un véhicule propre à bas prix. Cela permettrait la relance de cette filière industrielle tout en réduisant les pollutions. Ce serait l’occasion pour le «Pôle de compétitivité du véhicule futur» de se transformer en «Pôle de coopération».

Et si nous demandions l’ouverture d’un débat public national sur les enjeux des déplacements qui fait actuellement défaut dans le cadre de la conférence gouvernementale pour la transition énergétique. Il serait également opportun de créer une commission parlementaire sur l’émergence d’une véritable politique des transports et les filières industrielles attenantes.

Auguste Bechler

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 21:37

hugo-chavez-huma.png"Les Vénézuéliens sont en état de choc après la mort du président Hugo Chavez. Quatorze années durant, le chantre de la «révolution bolivarienne» a marqué de son empreinte le pays et le continent. L'Humanité rend hommage dans ce numéro spécial, à celui qui a réussi à réduire la pauvreté au Venezuela."

http://www.humanite.fr/monde/ce-jeudi-dans-lhumanite-numero-special-chavez-el-l-516913

 

Alors que l’Humanité publie ce jeudi 7 mars en première page la belle photo couleur d’Hugo Chavez El Libertador et en dernière page les photos du peuple vénézuélien en pleurs, Libération préfère une image en noir et blanc et un commentaire plus que douteux.

Tout à fait à l’instar du gouvernement socialiste qui n’a trouvé pour se faire représenter aux obsèques que le ministre en charge de l’outre-mer!

Yves Lourdel

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 10:56

Qui ne se rappelle que la réforme des retraites de 2010 devait répondre aux besoins de financement de notre système par répartition? Avec le recul de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans et en portant à 41,5 annuités la durée de cotisation, Nicolas Sarkozy avait même prétendu "le sauver". Manque de bol, trois en plus tard le rapport du Conseil d'orientation sur les retraites (COR) démontre que les régressions sociales imposées par la précédente majorité n'ont rien réglé des besoins de financement.

Pour "assurer la pérennité" des retraites, François Hollande a promis de "négocier une nouvelle réforme en 2013".
Pour la mener à bien, le gouvernement mise sur un scénario similaire à celui qui a donné naissance à l'accord minoritaire CFDT-MEDEF sur la flexibilité du marché du travail.

Si l'année 2013 doit être, selon Michel Sapin, "une année de préparation de décisions" qui seront prises en 2014, le gouvernement s'apprête néanmoins à prendre des premières mesures dans le cadre de l’élaboration de la loi sur le financement de la Sécurité sociale 2014 dont l'examen interviendra au dernier trimestre de cette année. Officiellement "rien n'est décidé", mais l'idée d'une dés-indexation des pensions par rapport à l'inflation a le vent en poupe. On sait en effet que, sous couvert de réduire les besoins de financement futurs des retraites complémentaires, le MEDEF tente d'y imposer que les pensions qui sont revalorisées chaque 1er avril, voient, à l'avenir, leur évolution minorée d'un point par rapport à l'inflation. Toutes les centrales syndicales jugent "inacceptable" cette revendication patronale."Cela reviendrait à faire reculer le pouvoir d'achat de plus de 5% en cinq ans", critique même le négociateur CFDT Jean-Louis Malys.

Alors que gouvernement et patronat pointent des scénarii alarmistes à partir de projections à 50 ans, il s'agit d'être sérieux quant aux évolutions de la croissance , du chômage et de la démographie. Qui peut dire par exemple quelle sera la natalité dans 20 ans? L'exemple de 2010 l'a démontré, dramatiser la situation du système de retraite vise à imposer de nouvelles régressions. S'il n'y a pas de solutions "miracles", il existe cependant des solutions pertinentes.

Parmi elles, une hausse raisonnable des cotisations, en introduisant une modulation en fonction de la part de la masse salariale dans la valeur ajoutée de l'entreprise; l'élargissement de l'assiette des cotisations pour intégrer participation, intéressement et stock-options, représentant 250 milliards d'euros par an, non taxés aujourd'hui. De même, l’État doit mettre fin aux 32 milliards d'euros en exonération de cotisations patronales auxquelles vont s'ajouter les 20 milliards du crédit d'impôt compétitivité. Nous pouvons revenir aux 60 ans pour tous, à condition d'intégrer une autre répartition de richesses et de viser le plein-emploi. Les ressources existent, reste la volonté politique pour décider de leur utilisation.

Auguste Bechler

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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 18:34

"Le PCF a pris position dès 2011 contre le projet néfaste de «Conseil unique» initié par Ph Richert alors «ministre président» de la Région Alsace et porté par un consensus surprenant allant de l’UMP au FN, en passant par EELV et PS, avec bien sûr l’appui du MEDEF local..."

 

Cliquez ici pour lire l'article de Joseph Siméoni...

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 20:54

Le peuple ami du Mali est aujourd’hui placé dans une situation dramatique qui résulte de l’instabilité et de la terreur imposées depuis des mois par les fondamentalistes islamiques.

Il a durement payé les conséquences de l’aventure guerrière dans laquelle Nicolas Sarkozy a emmené la France contre la Libye, dont l’une des conséquences fut la mise en déshérence de milliers d’armes des arsenaux de Kadhafi. Ces armes sont passées dans les mains de groupuscules islamistes du Sahel et qui eurent raison d’un Etat malien affaibli par des années de saignées libérales imposées par le FMI. Le coup d’Etat qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, l’offensive conjointe des islamistes armés et des indépendantistes, a non seulement abouti à la partition du pays, mais aussi à l’instauration d’un régime de terreur et d’obscurantisme contre les personnes et de destruction de l’héritage culturel et religieux dans le nord du Mali. Bamako était en droit d’en appeler à la communauté internationale incarnée par l’ONU pour l’aider à mettre fin à la violation de son intégrité territoriale. Or, trop de mois se sont écoulés entre les résolutions de l’ONU et leur mise en œuvre, alors que les forces alliées à al-Qaida recevaient une aide soutenue des pétromonarchies du Golfe.

Dans ce contexte, il ne faut pas se laisser abuser par l’assaut de déclarations de la communauté internationale et de nos alliés pour saluer l’intervention militaire de la France, sans apporter de solidarité en actes. La perspective d’une guerre éclair contre les djihadistes est illusoire. Cette opération doit retrouver au plus vite le cadre onusien afin que les troupes africaines puissent en prendre le relais. Car l’enjeu fondamental consiste à aider le Mali à reprendre la main sur tout son territoire, avec ses propres forces, combattantes et démocratiques, avec la légitimité de l’Etat. Tout doit être fait pour que les différentes composantes maliennes se parlent et réfléchissent ensemble sur les causes de l’effondrement de leur Etat et à partir de là travaillent ensemble à la reconstruction de ses institutions, son armée, sa souveraineté et à la création des conditions politiques, économiques et sociales de son développement. Nos amis africains attendent de la France une relation d’égal à égal, soucieuse de leur devenir, de leur dignité, sans ingérence ni domination.

Auguste Bechler

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 21:21

Qu’au- delà des responsables religieux, des voix s’élèvent pour donner leur sentiment par rapport à cette question rien de plus normal en démocratie.
L’important c’est d’y prendre sa place avec la volonté de faire reculer les préjugés et les craintes pour faire progresser notre société.
En effet, les arguments de ceux qui sont hostiles au mariage homosexuel ne prennent pas en compte la souffrance des homosexuel(le)s et des personnes transgenres discriminés dans leurs droits sociaux et leurs amours classés en seconde zone.
Ainsi en est-il de l’argument qui consiste à dire que l’homosexualité est «contre-nature» Ce concept est mal choisi. Il vaudrait mieux dire que c’est «inhabituel». En appeler à la nature, concernant la déviance de certains comportements humains c’est une grave erreur, puisque l’homme est essentiellement une déviance de la nature. D’où vient l’Homo sapiens ? D’un Homo erectus qui a modifié sa nature pour devenir un être de culture. En somme, l’homosexualité (et le mariage homosexuel) est un phénomène culturel, c'est-à-dire humain. Il en va de même pour l’argument qui souligne qu’accorder aux homosexuels le mariage reviendrait à remettre en cause notre conception de la famille. Ici, la terminologie choisie trahit le penseur chrétien.
Pourquoi utiliser un terme qui concerne d’abord un couple ? On peut penser que le terme vient à ceux qui considèrent que la finalité d’un couple, c’est de fonder une famille et celle de la sexualité, de procréer. On peut penser ainsi, mais cela n’a rien de «naturel». Car il y a une différence entre un couple et une famille. Dans notre société, la réponse est : les enfants. L’impossibilité biologique pour un couple homosexuel de se reproduire devient alors, au sens littéral du terme, discriminante. Reste que, refuser le mariage aux homosexuels parce qu’ils ne peuvent pas être une famille (sans préjuger des modes non biologiques d’avoir des enfants pour un couple homosexuel), c’est confondre couple et famille : confusion bien chrétienne s’il en est. Il y a donc lieu d’ouvrir au grand jour le débat pour ce qu’il est : un choix culturel. Certes, notre histoire est celle d’un héritage chrétien, mais la liberté consiste justement à assumer, ou pas, les legs de l’histoire. Bien sûr, la France est aujourd’hui ce qu’elle est parce qu’elle fut chrétienne. Il convient de noter tout de même que la France est aujourd’hui ce qu’elle est parce qu’elle a combattu des valeurs religieuses. Qu’il soit permis de rappeler ici que, par exemple, notre niveau scientifique est ce qu’il est grâce à maints combats contre l’obscurantisme religieux. De même que les droits à l’avortement, au divorce, à la contraception, à une école laïque, qui sont constitutifs, eux aussi, de notre identité, ont été conquis de haute lutte contre l’Eglise. De sorte que ni la nature ni notre histoire ne nous dispensent d’un choix dont il faut assumer la liberté, car il reste ouvert. Il est sain que nous levions les tabous. Tous ensemble, parlons-en. Et décidons de le faire.

Auguste Bechler  

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 19:53

Auguste Bechler nous propose un article sur "L'incorporation de force en Alsace Moselle", question qui continue
d'entretenir beaucoup de confusions chez les jeunes et les moins jeunes.

Cliquez ici pour lire cet article.

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 19:08

Des études récentes montrent que les dépassements d’honoraires fournissent plus du tiers des revenus des médecins les plus riches. Les 1% des médecins libéraux aux plus hauts revenus touchent 32.000 euros par mois au seul titre des dépassements, en plus de leurs 42.000 euros par mois au titre des honoraires au tarif Sécu…
On sait également que certains praticiens hospitaliers touchent jusqu’à 50.000 euros par mois grâce leurs consultations privées données au sein de l’hôpital public.
Or, aux récentes négociations sur l’encadrement des dépassements on a glissé de manière habile à une discussion sur la revalorisation nécessaire des honoraires d’une majorité de médecins insuffisamment reconnus, voire en voie de paupérisation.


Pour clarifier le débat quelques données statistiques s’imposent.
97% des Français sont payés moins que les médecins libéraux. En 2008, les médecins spécialistes libéraux ont déclaré en moyenne environ 10.100 euros par mois de revenus à l’administration fiscale ; les médecins généralistes libéraux, environ 6.400 euros par mois.


Comparons. Dans la population active française, le revenu fiscal médian des ménages s’élevait au même moment à environ 1.700 euros par mois (50% des personnes déclaraient moins que ce niveau, 50% des personnes déclaraient plus). Au final, le niveau moyen des revenus des généralistes libéraux les situe parmi les 3% les plus riches de nos concitoyens ; celui des spécialistes libéraux parmi les 2% les plus riches.
On peut remarquer également que l’attractivité des rémunérations est devenue un argument explicite dans le choix des spécialités d’internat ou des modes d’exercice. Sur les forums Internet de carabins, on n’a plus honte à dire qu’on cherche à gagner beaucoup d’argent.


Quelques années plus tard, ces mêmes étudiants livreront un serment solennel lors de la soutenance de leur thèse de doctorat : «Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire…»


Mettons tout ça en face d’une enquête de l’institut CSA, qui indique qu’un Français sur cinq renonce très fréquemment à se soigner. C’est en majorité par manque d’argent. Dans 41% des cas, ils jugent que le remboursement est insuffisant et, dans 18%, ils renoncent parce qu’il n’y a pas de prise en charge. Cette enquête montre que les plus exposés sont les jeunes, les chômeurs et les assurés sociaux sans mutuelle. Ces catégories se plaignent surtout des déremboursements des médicaments, des franchises médicales et des dépassements d’honoraires. En 2011, les montants facturés au-delà du barème de la Sécurité sociale, c’est 2,4 milliards.


Dans une autre enquête publiée par Médecins du monde en 2006, il apparaissait déjà, que les refus de donner rendez-vous à des personnes d’origine étrangère qui bénéficient de l’aide médicale d’Etat (AME) avaient atteint un niveau inquiétant. Aujourd’hui plus personne ne parle de cette situation. On parle de la mise en place d’un «contrat de soin» pour permettre de minimiser les dépassements pour les plus démunis, mais rien de formel pour éviter que ne perdure la discrimination dont sont victimes les bénéficiaires de la CMU et de l’AME.


Le jour où un gouvernement aura le courage d’encadrer strictement les honoraires des médecins, au nom de la santé publique et de la maîtrise des comptes de l’assurance maladie, certains de ces étudiants qui raisonnent en «kilo-euros» donneront peut-être la préférence aux métiers de la finance ou du pétrole.
Cela créera un appel d’air pour des candidats issus de milieux mois favorisés pour lesquels un revenu «normal» se situera plus à un niveau plus proche du revenu médian de la population générale; et plus généralement à des candidats motivés non tant par l’appât du gain que par le sens d’une mission au service d’autrui.


Auguste Bechler

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 22:20

Le contexte dans lequel a débuté le marathon budgétaire à l’Assemblée nationale est notamment marqué par la montée au créneau du MEDEF. Sa patronne, véritable madone du profit immédiat, porte-parole du fameux «mouvement des pigeons» est sur le front jour et nuit et n’arrête pas de marteler que la France a besoin d’un «choc de compétitivité».

En clair, pour Laurence Parisot, ce «choc» ça doit être 30 milliards d’euros de baisse de cotisations patronales.

Ce serait le minimum pour réduire l’écart avec l’Allemagne, arguent-ils, plaidant pour un transfert, notamment, sur la CSG et la TVA hors produits de première nécessité. Le tout « sur deux ans, trois ans maximum ». Autrement dit, rien d’autre qu’une baisse rapide et générale du coût du travail

De son côté, Denis Kessler, idéologue patenté du patronat et PDG de Scor (réassurance), juge qu’il aurait fallu ajouter à la première règle d’or sur l’équilibre budgétaire une deuxième règle d’or stipulant que l’essentiel de l’ajustement budgétaire doit être supporté par la sphère publique. En clair, taillons allègrement dans les investissements et les services publics pour mieux préserver et accroître les aides aux entreprises, qui engloutissent 170 milliards d’euros d’argent public par an actuellement et dont l’efficacité reste à prouver. 

Que fait le gouvernement face à cette offensive ? En quelques heures il a cédé à un groupe de financiers refusant une imposition normale des plus-values qu’ils réalisent en cédant leur entreprise avant 10 ans d’existence. Et, faute d’une véritable réforme de l’imposition des entreprises, il se prive de 50 milliards de recettes. Pire, pour donner des gages à la Commission européenne, invitée dans le débat budgétaire au Parlement, il n’a pas attendu le vote de la règle d’or de réduction des déficits pour l’appliquer à tous les budgets du quinquennat.

Face à cette situation inacceptable, il y a lieu d’exiger un budget de combat qui permette à la France de sortir de la crise. La poursuite des politiques d’austérité nous emmène dans le mur. Il s’agit de récupérer les milliards qui s’enfuient dans les paradis fiscaux, qui échappent à l’impôt, afin de relancer la dépense publique et sociale sans léser les couches populaires et les classes moyennes. Notre pays a besoin d‘une véritable réforme de l’imposition des entreprises, favorisant celles qui créent de l’emploi, investissent dans la recherche, la formation et les salaires, et pénalisant celles qui préfèrent distribuer des dividendes.

Auguste Bechler

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 22:16

Au Mondial de l’automobile, selon l’article paru dans L’Alsace du 28 septembre, Philippe Varin, président du directoire de PSA, a saisi l’occasion de justifier son plan de «suppression de 8000 emplois en France, dont 3000 liés à la fermeture du site d’Aulnay».

L’argument invoqué par lui repose sur un effondrement du marché européen de l’automobile en 2012 et 2013. Il revendique donc de peser sur l’emploi et le coût du travail pour restaurer les marges du groupe.

Pourtant, si les tensions sur le marché automobile en Europe sont incontestables, la réalité de la situation du groupe PSA et la nature des difficultés auxquelles il est confronté ne permettent pas de justifier ce plan de massacre de l’emploi.

Rappelons que les années 2009 et 2010, ont démontré que le potentiel de vente du groupe avec la baisse des prix unitaires de véhicule (ristourne allant jusqu’à 30%) et donc la hausse du pouvoir d’achat des ménages n’est pas contradictoire avec le développement de l’activité et la réalisation de bénéfices pour l’entreprise. C’est bien la preuve que, loin d’être le résultat d’un coût du travail trop élevé, la contraction des ventes de PSA sur le marché européen est directement consécutive à un manque de pouvoir d’achat des ménages européens.

Or, au lieu de prendre en compte cette réalité, Philippe Varin a choisi une nouvelle orientation stratégique en direction des pays émergents qui s‘est traduite par une double dynamique de délocalisation des sites de production et de maintien des prix unitaires élevés sur les véhicules vendus en Europe, visant à accroître les marges de l’entreprise et maintenir un haut niveau de dividentes. Cette orientation prise sans concertation avec les salariés, s’est soldée par un échec, notamment avec le décrochage des pays émergents et donc un enfoncement du groupe dans les difficultés financières restreignant au moins temporairement sa fenêtre de tir.

La sécurité financière de PSA a reculé de 3,735 milliards d’euros et son taux d’endettement est passé de 9% en 2010 à 23% en 2011. Une fragilisation que les marchés ont immédiatement sanctionnée. Conséquence : la dégradation de ses ratios d’endettement et l’affaiblissement de sa sécurité financière a conduit à la dégradation de sa note et donc au renchérissement de ses emprunts, face à ses concurrents.

Voilà pourquoi la direction du groupe PSA a choisi de restaurer ses marges de manœuvres et inscrit dans sa logique la liquidation du site d’Aulnay, les suppressions de postes des sites de Rennes, de Sevelnord, de Poissy de Poissy et de Mulhouse, voire de Madrid. A elles seules ces suppressions d’emplois devraient rapporter 1 milliard de liquidités supplémentaires.

Mais c’est aussi pour cette raison, avec celle de concurrencer les productions low cost de ses concurrents sans modifier sa gamme de production (PSA ne fait pas de véhicule low cost), qu’il envisage la restructuration de son activité automobile et la remise en caus e des accords salariaux dans le groupe.

Il convient donc rappeler avec force : le moratoire aux licenciements, c’est maintenant ! Et de prendre au pied de la lettre les déclarations du ministre du Redressement productif sur la nécessité d’étudier la mobilisation de fonds publics au service du développement industriel, en l’occurrence de celui de l’industrie française de l’automobile.

Auguste Bechler

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