Dans son interview, dans le journal l’Alsace de ce lundi 11 mars, le président François Hollande laisse entendre que «Nous serions sur le bon chemin».
A l’heure où l’austérité est prônée comme horizon indépassable, où précarité et flexibilité se conjuguent pour rendre les conditions de travail des salarié-es de plus en plus difficiles, et où il est demandé aux retraité-es de faire ceinture, j’ai envie de lui répondre et avec moi des milliers de citoyennes et citoyens, «Non, Monsieur le président, ce n’est pas le bon chemin !»
Je ne m’en tiendrai qu’à l'exemple de taxer plus fortement le diesel. C’est avant tout une nouvelle saignée fiscale sur les propriétaires captifs d’un véhicule diesel. Seront touchés des millions de salarié-es, de chômeurs qui n’ont que leur voiture pour se rendre à leur travail ou chercher un emploi.
Comme d’habitude les camions sont épargnés. Cette mesure ne réduira en rien la production de particules fines avec ses conséquences sur la santé publique, ce qui est pourtant dénoncé depuis longtemps. L’objectif de la taxation du diesel est donc de faire rentrer uniquement de l’argent dans les caisses de l’Etat sans pour autant résoudre les problèmes sanitaires. La nouvelle prime à la casse du ministre de la reconversion industrielle pourrait à première vue apparaître comme plus séduisante afin de faciliter l’achat d’un nouveau véhicule moins polluant. Pour autant la faiblesse du pouvoir d’achat et les politiques d’austérité constituent des obstacles majeurs.
Et si on inversait la donne. Je ne connais pas de salarié-es de Peugeot Mulhouse qui seraient opposé-es à ce que la filière industrielle de l’automobile coopère afin de mettre sur le marché un véhicule propre à bas prix. Cela permettrait la relance de cette filière industrielle tout en réduisant les pollutions. Ce serait l’occasion pour le «Pôle de compétitivité du véhicule futur» de se transformer en «Pôle de coopération».
Et si nous demandions l’ouverture d’un débat public national sur les enjeux des déplacements qui fait actuellement défaut dans le cadre de la conférence gouvernementale pour la transition énergétique. Il serait également opportun de créer une commission parlementaire sur l’émergence d’une véritable politique des transports et les filières industrielles attenantes.
Auguste Bechler